Dans certains endroits sur pêchés, les poissons sont devenus très méfiants et se tiennent parfois hors de portée des lancers les plus appuyés. Dans ces cas là, la dépose des lignes en bateau permet d'enregistrer des improbables départs, car la pêcheur peut intercepter des poissons là où ils se sentent en totale sécurité. Par ailleurs, deux des clés de la réussite sont incontestablement la précision relative au placement du montage ainsi que la présentation de l'appât au fond de l'eau. Une fois de plus, la dépose des lignes permet de tirer son épingle du jeu. Quant, à l'amorçage, l'expression "précision chirurgicale" prend ici tout son sens
Les joies de la navigationL'utilisation d'un bateau, généralement barque ou Zodiac, est très répandue dans les grands réservoirs. Les avantages que procure la navigation, lorsqu'elle est autorisée, sont en effet multiples. Outre ceux précédemment cités, l'emploi d'un petit bateau facilite le transport du matériel lorsque le poste choisi se trouve éloigné de la zone de stationnement, il facilite aussi les combats difficiles en évitant par exemple les casses intempestives ou les ensouchages. De plus, l'emploi d'un nylon de diamètre assez important est possible, ce qui n'est pas le cas lorsqu'on lance ses lignes depuis le bord en voulant atteindre des distances assez importantes.
En résumé, lorsque c'est possible, ne vous privez pas des atouts majeurs qu'offre la navigation…
Echosondeur de rigueurL'échosondeur est un aussi un allié de choix lors de la dépose en barque. En effet, il ne serait pas très utile, sauf dans de rares cas, de partir déposer une ligne à longue distance au milieu de nul part. Si cette technique peut rapporter parfois quelques poissons, il est beaucoup plus intéressant de déposer une ligne sur un spot marqué : citons par exemple un minuscule haut-fond, une langue de gravier, une poche de vase… Ces spots sont des lieux presque obligatoirement fréquentés par nos chers poissons, si petits soient-ils. Ainsi, il m'est déjà arrivé de déposer une ligne sur une tache de sable de 20 cm² au milieu d'un étang uniformément vaseux, et d'enregistrer touche sur touche. Par acquis de conscience, j'ai placé une ligne à 50 cm de ce hot-spot : elle n'est pas partie une seule fois !
En ce qui concerne l'amorçage dans ce genre de situation, mieux vaut éviter d'avoir la main lourde. En effet, deux poignées de bouillettes sont vite descendues, en tout cas beaucoup plus vite qu'au cobra. Il en va de même pour les graines. En gros, on a vite fait de trop amorcer, et il est toujours aussi difficile d'en enlever !
Un spot marqué, un bon montage efficacement esché et bien présenté, placé avec précision sur ce spot, un amorçage raisonné : le succès n'est plus très loin !
2 techniques possiblesLa dépose des lignes en bateau ne présente donc que des avantages. Encore faut-il savoir comment déposer efficacement une ligne…
Deux techniques principales peuvent être mises en œuvre : l'une consiste à emmener canne et montage avec soi, c'est celle que je préfère, l'autre, abondamment utilisée par Rory, consiste à emmener uniquement le montage.
Dans les deux cas, surtout dans le second, quelques bouillettes sur un fil soluble accroché à l'hameçon sont du meilleur effet, ainsi tout risque d'emmêlement est évité. En effet, en l'absence de soluble, lors de la descente, -le phénomène est surtout constaté dans les grandes profondeurs-, le plomb, beaucoup plus lourd que le bas de ligne, descend beaucoup plus vite que ce dernier, qui se met à tourner, voire s'enrouler autour de l'anti-emmêleur, causant le drame de l'emmêlement.
Première solution :Canne et montage sont embarqués. Une fois le montage positionné à l'endroit voulu, il suffit de retourner sur la berge. Je préfère de loin un retour pick-up ouvert, car un retour en position débrayée risque, surtout si la distance est grande, de déplacer un peu le montage, ruinant tous vous précédents efforts à néant, si le montage était placé sur un minuscule spot. En plus, ce genre de retour bousillera votre fil en un rien de temps, à cause du vrillage.
Un retour dans l'axe montage/poste, en douceur, permet de bien contrôler le déroulement des opérations.
Mais cette technique présente aussi quelques inconvénients. Le principal est incontestablement lors de la dépose en rivière à longue distance. En effet, en revenant pick-up ouvert, le courant va tirer sur la bannière, engendrant parfois, lorsqu'il est fort, un déplacement du montage. De plus, tendre la ligne une fois retourné sur la berge peut s'avérer être un véritable cauchemar, si le courant a dévidé plus de 100 m de fil, ce qui est plus vite arrivé qu'on ne le croit !
Deuxième solution :Beaucoup trop contraignante selon moi.
La canne reste sur la batterie et le moulinet est en position débrayée. Déjà, le problème du vrillage se pose. La situation peut très vite devenir ingérable : s'il se forme par exemple un tour mort au niveau d'un anneau sur la canne, ou une perruque autour du moulin, il n'y a rien d'autre à faire que de retourner sur la berge et de tout recommencer. Si le vent est fort, c'est limite impossible. A deux, le collègue tenant la canne et vérifiant le bon déroulage du fil, c'est un peu plus facile, mais l'opération reste délicate. Par ailleurs, la précision est beaucoup plus difficile à atteindre. Je m'explique. A longue distance, l'élasticité du nylon est importante. Au moment de la dépose, c'est à dire au moment où la tension sur le fil va être relâchée, le nylon va reprendre son étirement normal : ainsi, le montage pourra reculer de plusieurs dizaines de centimètres par rapport à son point de largage. La précision ne peut pas être dans ce cas-là chirurgicale. Certes, il est possible de larguer le montage en arrière du spot, prévoyant le retour de la ligne, mais ça reste hasardeux, et l'hameçon risque de ramasser quelques débris végétaux ou de s'émousser lors de son déplacement, rendant le piège inopérant.
Se pose aussi la question suivante : où mettre le montage pendant le trajet berge/spot. En effet, si lorsque la canne est embarquée, le problème ne se pose pas, il est réel dans ce cas. Il faut veiller à ne pas le faire frotter contre le bateau, à ne pas émousser la pointe de l'hameçon, bref c'est galère. Quelques idées cependant : une fermeture Éclair, une anse de seau…
Enfin bon vous l'aurez compris, la première solution me semble de loin préférable.
Patience et prudenceLors du retour, attention à l'hélice !
Evidemment, ne négligez pas la sécurité : veillez à ce que votre embarcation soit stable et sûre, un gilet de sauvetage est souvent très utile et surtout pas ridicule (mais cela fera l'objet d'un prochain article). Un accident est très vite arrivé. Bien sûr ne vous aventurez pas sur un grand lac un jour de vent fort, sinon vous courrez droit au désastre. De même, au moins au début, évitez les sorties nocturnes, le bain de minuit c'est pas génial.
Pour déposer une ligne avec précision, un jour où le vent souffle un peu, en rivière à fort courant, il ne faut pas être pressé. C'est parfois très long est très délicat : il faut à la fois regarder l'échosondeur, compenser la dérive en jouant du moteur… Il m'est déjà arrivé de mettre plus d'une heure pour déposer un montage !
N'oublions pas l'essentielLes joies de la dépose des lignes ne doivent pas nous faire oublier les éléments fondamentaux de notre pêche :
Respect du poisson : tendre une ligne à des distances folles (supérieures à 250 m), c'est du délire ! Dans quel état votre poisson va rentrer, s'il y rentre, dans l'épuisette ?
Il est par ailleurs inconcevable de tendre 300 m de 28 centièmes : soyons quelque peu logiques.
Respect des autres : nous sommes rarement seul à pêcher.
Et enfin, si les poissons se tiennent parfois loin du bord, il sont souvent à nos pieds, ne l'oublions pas !
:)
source de l'article:
http://www.labouillette.com/suitenews.php?newsid=490
Mer 24 Sep 2008 - 21:21 par nico-